Concile de Bâle-Ferrare-Florence-Rome

gigatos | janvier 21, 2022

Résumé

Le concile de Florence est le dix-septième concile œcuménique reconnu par l »Église catholique, tenu entre 1431 et 1449. Il a été convoqué comme le concile de Bâle par le pape Martin V peu avant sa mort en février 1431 et s »est déroulé dans le contexte des guerres hussites en Bohême et de la montée en puissance de l »Empire ottoman. L »enjeu était le conflit majeur entre le mouvement conciliaire et le principe de la suprématie papale.

Le concile entre dans une deuxième phase après la mort de l »empereur Sigismond en 1437. Le pape Eugène IV convoque un concile rival à Ferrare le 8 janvier 1438 et réussit à attirer en Italie certains des ambassadeurs byzantins présents à Bâle. Les membres restants du concile de Bâle le suspendent d »abord, le déclarent hérétique, puis en novembre 1439 élisent un antipape, Félix V.

Devenu le concile de Florence (après avoir déménagé pour éviter la peste à Ferrare), le concile se conclut en 1445 après avoir négocié des unions avec les différentes églises orientales. Ce rapprochement du Grand Schisme s »avère éphémère, mais constitue un coup politique pour la papauté. En 1447, le successeur de Sigismond, Frédéric III, ordonna à la ville de Bâle d »expulser le concile de Bâle ; le concile croupion se réunit à nouveau à Lausanne avant de se dissoudre en 1449.

La localisation initiale dans l »évêché princier de Bâle reflétait le désir des parties souhaitant une réforme de se réunir en dehors des territoires directement contrôlés par le pape, l »empereur ou les rois d »Aragon et de France, dont le concile espérait éviter les influences. Ambrogio Traversari a assisté au concile de Bâle en tant que légat du pape Eugène IV.

Sous la pression de la réforme ecclésiastique, le pape Martin V a sanctionné un décret du concile de Constance (9 octobre 1417) obligeant la papauté à convoquer périodiquement des conciles généraux. À l »expiration du premier mandat fixé par ce décret, le pape Martin V s »est exécuté en convoquant un concile à Pavie. En raison d »une épidémie, le lieu fut presque aussitôt transféré à Sienne (voir Concile de Sienne) et dissous, dans des circonstances encore imparfaitement connues, au moment même où il avait commencé à discuter du sujet de la réforme (Martin V le convoqua dûment pour cette date dans la ville de Bâle et choisit pour le présider le cardinal Julian Cesarini, un prélat très respecté. Martin lui-même, cependant, mourut avant l »ouverture du synode.

Le concile a siégé le 14 décembre 1431, à une époque où le mouvement conciliaire était fort et l »autorité de la papauté faible. Le Concile de Bâle s »ouvrit avec seulement quelques évêques et abbés présents, mais il se développa rapidement et, pour augmenter son nombre, donna aux ordres inférieurs la majorité sur les évêques. Il adopte une attitude antipapale, proclame la supériorité du Conseil sur le Pape et prescrit un serment à prêter à chaque Pape lors de son élection. Le 18 décembre, le successeur de Martin, le pape Eugène IV, tente de le dissoudre et d »ouvrir un nouveau concile sur le sol italien, à Bologne, mais il est débouté.

Sigismond, roi de Hongrie et roi titulaire de Bohême, avait été vaincu à la bataille de Domažlice lors de la cinquième croisade contre les hussites en août 1431. Sous son parrainage, le Conseil négocia une paix avec la faction Calixtine des Hussites en janvier 1433. Le pape Eugène a reconnu le conseil en mai et a couronné Sigismond empereur romain germanique le 31 mai 1433. Les hussites divisés sont vaincus en mai 1434. En juin 1434, le pape doit fuir une révolte à Rome et entame un exil de dix ans à Florence.

Lorsque le concile est déplacé de Bâle à Ferrare en 1438, certains restent à Bâle, prétendant être le concile. Ils élisent Amadeus VIII, duc de Savoie, comme antipape. Chassés de Bâle en 1448, ils s »installent à Lausanne, où Félix V, le pape qu »ils avaient élu et le seul prétendant au trône papal qui ait jamais prêté le serment qu »ils avaient prescrit, démissionne. L »année suivante, ils décrétèrent la clôture de ce qui, pour eux, était encore le concile de Bâle.

Le nouveau concile fut transféré à Florence en 1439 en raison du danger de peste à Ferrare et parce que Florence avait accepté, contre paiement futur, de financer le concile. Entre-temps, le concile avait négocié avec succès la réunification avec plusieurs Églises orientales, parvenant à des accords sur des questions telles que l »insertion par l »Occident de l »expression « Filioque » dans le Credo de Nicée-Constantinople, la définition et le nombre des sacrements, et la doctrine du purgatoire. Une autre question clé était la primauté papale, qui impliquait la juridiction universelle et suprême de l »évêque de Rome sur toute l »Église, y compris les Églises nationales de l »Est (serbe, byzantine, moldave, bulgare, russe, géorgienne, arménienne, etc.) et des questions non religieuses telles que la promesse d »une assistance militaire contre les Ottomans. Le décret final d »union était un document signé appelé Laetentur Caeli, « Que les cieux se réjouissent ». Certains évêques, peut-être sous la pression politique de l »empereur byzantin, ont accepté les décrets du concile et ont signé à contrecœur. D »autres l »ont fait par conviction sincère, comme Isidore de Kiev, qui en a beaucoup souffert par la suite. Seul un évêque oriental, Marc d »Éphèse, refusa d »accepter l »union et devint le chef de l »opposition à Byzance, tandis que le patriarche serbe n »assista même pas au concile. Les Russes, apprenant l »union, la rejetèrent avec colère et évincèrent tout prélat qui y était un tant soit peu favorable, déclarant l »Église orthodoxe russe autocéphale (c »est-à-dire autonome). Malgré l »union religieuse, l »aide militaire occidentale à Byzance s »avère finalement insuffisante, et la chute de Constantinople a lieu en mai 1453. Le concile déclare le groupe de Bâle hérétique et l »excommunie, et la supériorité du pape sur les conciles est affirmée dans la bulle Etsi non dubitemus du 20 avril 1441.

Le caractère démocratique de l »assemblée de Bâle résultait à la fois de sa composition et de son organisation. Les docteurs en théologie, les maîtres et les représentants des chapitres, les moines et les clercs des ordres inférieurs y étaient constamment plus nombreux que les prélats, et l »influence du clergé supérieur avait moins de poids car au lieu d »être séparés en « nations », comme à Constance, les pères se répartissaient selon leurs goûts ou leurs aptitudes en quatre grands comités ou « députations » (deputationes). L »une s »occupait des questions de foi (fidei), une autre des négociations pour la paix (pacis), la troisième de la réforme (reformatorii), et la quatrième de ce qu »ils appelaient les « préoccupations communes » (pro communibus). Chaque décision prise par trois « députations » (le bas clergé était majoritaire dans chacune d »elles) était ratifiée pour la forme dans la congrégation générale et donnait lieu, si nécessaire, à des décrets promulgués en séance. Les critiques pontificaux qualifièrent ainsi le concile d » »assemblée de copistes », voire d » »ensemble de palefreniers et de scullions ». Cependant, certains prélats, bien qu »absents, étaient représentés par leurs mandataires.

Nicolas de Cusa était membre de la délégation envoyée à Constantinople avec l »approbation du pape pour ramener l »empereur byzantin et ses représentants au concile de Florence de 1439. Au moment de la conclusion du concile en 1439, Cusa était âgé de trente-huit ans et donc, comparé aux autres membres du clergé présents au concile, un homme assez jeune, mais l »un des plus accomplis en termes de corpus de ses œuvres complètes.

D »Italie, de France et d »Allemagne, les pères arrivent tardivement à Bâle. Cesarini consacre toute son énergie à la guerre contre les hussites jusqu »à ce que le désastre de Taus le contraigne à évacuer précipitamment la Bohême. Le pape Eugène IV, successeur de Martin V, perdit l »espoir que le concile puisse être utile en raison des progrès de l »hérésie, des troubles signalés en Allemagne, de la guerre qui venait d »éclater entre les ducs d »Autriche et de Bourgogne, et enfin du petit nombre de pères qui avaient répondu à la convocation de Martin V. Cette opinion et son désir de présider le concile en personne, l »incitèrent à rappeler les pères d »Allemagne, sa mauvaise santé ne lui permettant pas de s »y rendre. Il ordonna au concile de se disperser et désigna Bologne comme lieu de réunion dans dix-huit mois, avec l »intention de faire coïncider la session du concile avec des conférences avec les représentants de l »Église orthodoxe de l »Orient byzantin, prévues dans cette ville en vue d »une union œcuménique (18 décembre 1431).

Cet ordre provoqua un tollé parmi les pères et suscita la profonde désapprobation du légat Cesarini. Ils arguaient que les hussites penseraient que l »Église avait peur de les affronter et que les laïcs accuseraient le clergé de se dérober à la réforme, ce qui aurait des effets désastreux. Le pape explique ses raisons et cède sur certains points, mais les pères sont intransigeants. Des pouvoirs considérables avaient été décrétés aux conseils de l »Église par le concile de Constance, qui, au milieu des troubles du schisme d »Occident, avait proclamé la supériorité, dans certains cas, du conseil sur le pape, et les pères de Bâle insistaient sur leur droit de rester assemblés. Ils tinrent des sessions, promulguèrent des décrets, s »ingérèrent dans le gouvernement du comté papal de Venaissin, traitèrent avec les Hussites, et, en tant que représentants de l »Église universelle, présumèrent imposer des lois au souverain pontife lui-même.

Eugène IV résolut de résister à la revendication de la suprématie du Concile, mais il n »osa pas répudier ouvertement la doctrine conciliaire considérée par beaucoup comme le fondement réel de l »autorité des papes avant le schisme. Il se rendit rapidement compte de l »impossibilité de traiter les pères de Bâle comme de simples rebelles, et tenta un compromis ; mais avec le temps, les pères devinrent de plus en plus intraitables, et entre eux et lui se dressa progressivement une barrière infranchissable.

Abandonné par plusieurs de ses cardinaux, condamné par la plupart des puissances, privé de ses dominations par des condottieri qui invoquent sans vergogne l »autorité du concile, le pape fait concession sur concession et finit, le 15 décembre 1433, par céder piteusement tous les points en litige dans une bulle papale dont les termes sont dictés par les pères de Bâle, c »est-à-dire en déclarant nulle et non avenue sa bulle de dissolution et en reconnaissant que le synode s »est légitimement réuni de bout en bout. Cependant, Eugène IV ne ratifie pas tous les décrets venus de Bâle, ni ne se soumet définitivement à la suprématie du concile. Il refusa de se prononcer avec force sur ce sujet, et son silence forcé cachait le dessein secret de sauvegarder le principe de la souveraineté.

Les pères, remplis de suspicion, ne permettaient qu »aux légats du pape de les présider à condition qu »ils reconnaissent la supériorité du concile. Les légats se soumettent à l »humiliante formalité mais en leur nom propre, elle n »est affirmée qu »après coup, réservant ainsi le jugement final du Saint-Siège. De plus, les difficultés de toutes sortes auxquelles Eugène doit faire face, comme l »insurrection à Rome, qui le contraint à s »échapper par le Tibre, couché au fond d »une barque, lui laissent d »abord peu de chances de résister aux entreprises du concile.

Encouragés par leur succès, les pères abordèrent le sujet de la réforme, leur principal objectif étant de réduire davantage le pouvoir et les ressources de la papauté. Ils prirent des décisions sur les mesures disciplinaires qui régissaient les élections, sur la célébration du service divin et sur la tenue périodique de synodes diocésains et de conseils provinciaux, sujets habituels des conseils catholiques. Ils ont également pris des décrets visant certains des droits supposés par lesquels les papes avaient étendu leur pouvoir et amélioré leurs finances aux dépens des églises locales. Ainsi, le concile abolit les annates, limite considérablement l »abus de la « réservation » du patronage des bénéfices par le pape et abolit complètement le droit revendiqué par le pape de la « prochaine présentation » aux bénéfices non encore vacants (connu sous le nom de gratiae expectativae). D »autres décrets conciliaires limitent sévèrement la juridiction de la cour de Rome et établissent même des règles pour l »élection des papes et la constitution du Sacré Collège. Les pères continuèrent à se consacrer à la soumission des hussites et ils intervinrent également, en rivalité avec le pape, dans les négociations entre la France et l »Angleterre, qui aboutirent au traité d »Arras, conclu par Charles VII de France avec le duc de Bourgogne. En outre, la circoncision était considérée comme un péché mortel. Enfin, ils instruisent et jugent de nombreuses affaires privées, procès entre prélats, membres d »ordres religieux et titulaires de bénéfices, commettant ainsi eux-mêmes l »un des graves abus pour lesquels ils avaient critiqué la cour de Rome.

Le Concile a clarifié le dogme latin de la suprématie papale :

« Nous définissons également que le saint Siège apostolique et le Pontife romain détiennent la primauté dans le monde entier ; et que le Pontife romain lui-même est le successeur du bienheureux Pierre, le chef des Apôtres, et le vrai vicaire du Christ, et qu »il est le chef de toute l »Église, et le père et le maître de tous les chrétiens ; et que le plein pouvoir lui a été donné dans le bienheureux Pierre par notre Seigneur Jésus-Christ, pour nourrir, diriger et gouverner l »Église universelle. »

Eugène IV, quel que soit son désir de rester en bons termes avec les pères de Bâle, ne peut ni ne veut accepter ou respecter tous leurs décrets. La question de l »union avec l »Église byzantine, en particulier, donna lieu à un malentendu entre eux qui déboucha bientôt sur une rupture. L »empereur byzantin Jean VIII Palaiologos, fortement pressé par les Turcs ottomans, souhaitait s »allier aux catholiques. Il consentit à se rendre avec les principaux représentants de l »Église byzantine dans un lieu d »Occident où l »union pourrait se conclure en présence du pape et du concile latin. Une double négociation s »engage alors entre lui et Eugène IV d »une part, et les pères de Bâle d »autre part. Le concile souhaite fixer le lieu de réunion dans un endroit éloigné de l »influence du pape, et il persiste à proposer Bâle, Avignon ou la Savoie. D »autre part, les Byzantins souhaitaient un emplacement côtier en Italie pour leur facilité d »accès par bateau.

À la suite de négociations avec l »Orient, l »empereur Jean VIII Palaiologos accepte l »offre du pape Eugène IV. Par une bulle datée du 18 septembre 1437, le pape Eugène prononce à nouveau la dissolution du concile de Bâle et convoque les pères à Ferrare, dans la vallée du Pô.

La première session publique à Ferrare a commencé le 10 janvier 1438. Son premier acte déclarait le Conseil de Bâle transféré à Ferrare et annulait toute autre procédure à Bâle. Lors de la deuxième session publique (15 février 1438), le pape Eugène IV excommunie tous ceux qui continuent à se réunir à Bâle.

Début avril 1438, le contingent byzantin, fort de plus de 700 personnes, arrive à Ferrare. Le 9 avril 1438, la première session solennelle à Ferrare a commencé, en présence de l »empereur romain d »Orient, du patriarche de Constantinople et des représentants des sièges patriarcaux d »Antioche, d »Alexandrie et de Jérusalem, et sous la présidence du pape Eugène IV. Les premières sessions durèrent jusqu »au 17 juillet 1438, chaque question théologique du Grand Schisme (1054) étant vivement débattue, notamment les processions du Saint-Esprit, la clause Filioque du Credo de Nicée, le Purgatoire et la primauté papale. Reprenant ses travaux le 8 octobre 1438, le Concile se concentre exclusivement sur la question du Filioque. Bien qu »il soit devenu évident que l »Église byzantine ne consentirait jamais à la clause Filioque, l »empereur byzantin a continué à faire pression pour une réconciliation.

Les finances s »épuisant et sous prétexte que la peste se répand dans la région, les Latins et les Byzantins acceptent de transférer le concile à Florence. Reprenant ses travaux à Florence en janvier 1439, le concile progresse régulièrement sur une formule de compromis, « ex filio ».

Dans les mois qui suivent, un accord est trouvé sur la doctrine occidentale du purgatoire et sur un retour aux prérogatives de la papauté d »avant le schisme. Le 6 juillet 1439, un accord (Laetentur Caeli) fut signé par tous les évêques orientaux, sauf un, Marc d »Éphèse, délégué du patriarche d »Alexandrie, qui, contrairement à tous les autres, estimait que Rome continuait à la fois l »hérésie et le schisme.

Pour compliquer les choses, le patriarche Joseph II de Constantinople était décédé le mois précédent. Les patriarches byzantins ne pouvaient pas affirmer que la ratification par l »Église orientale pouvait se faire sans un accord clair de l »ensemble de l »Église.

À leur retour, les évêques orientaux constatent que leurs tentatives d »accord avec l »Occident sont largement rejetées par les moines, la population et les autorités civiles (à l »exception notable des empereurs d »Orient qui restent attachés à l »union jusqu »à la chute de l »Empire byzantin aux mains de l »Empire turc ottoman deux décennies plus tard). Face à la menace imminente, l »Union est officiellement proclamée par Isidore de Kiev à Sainte-Sophie le 12 décembre 1452.

L »empereur, les évêques et le peuple de Constantinople acceptent cet acte comme une disposition temporaire jusqu »à l »élimination de la menace ottomane. Mais il était trop tard : le 29 mai 1453, Constantinople tombait. L »union signée à Florence, jusqu »à aujourd »hui, n »a pas été mise en œuvre par la plupart des Églises orthodoxes.

Coptes et Ethiopiens

Le concile devient rapidement encore plus international. La signature de cet accord pour l »union des Latins et des Byzantins encouragea le pape Eugène à annoncer la bonne nouvelle aux chrétiens coptes, et à les inviter à envoyer une délégation à Florence. Il écrivit une lettre le 7 juillet 1439, et pour la remettre, envoya Alberto da Sarteano comme délégué apostolique. Le 26 août 1441, Sarteano revient avec quatre Éthiopiens de l »empereur Zara Yaqob et des Coptes. Selon un observateur contemporain « C »étaient des hommes noirs et secs et très maladroits dans leur maintien (…) vraiment, à les voir, ils paraissaient très faibles ». À cette époque, Rome avait des délégués d »une multitude de nations, de l »Arménie à la Russie, en passant par la Grèce et diverses régions d »Afrique du Nord et de l »Est.

Pendant ce temps, le concile de Bâle, bien qu »annulé à Ferrare et abandonné par Cesarini et la plupart de ses membres, persiste néanmoins, sous la présidence du cardinal Aleman. Affirmant son caractère œcuménique le 24 janvier 1438, il suspend Eugène IV. Le concile prononce ensuite (malgré l »intervention de la plupart des puissances) la déchéance d »Eugène IV (25 juin 1439), provoquant un nouveau schisme en élisant (4 novembre 1439) le duc Amédée VIII de Savoie, comme (anti)pape, qui prend le nom de Félix V.

Les effets du schisme

Ce schisme dura une dizaine d »années, bien que l »antipape ne trouva guère d »adhérents en dehors de ses propres États héréditaires, d »Alphonse V d »Aragon, de la confédération helvétique et de certaines universités. L »Allemagne reste neutre ; Charles VII de France se contente d »assurer à son royaume (par la Pragmatique Sanction de Bourges, qui devient loi le 13 juillet 1438) le bénéfice d »un grand nombre des réformes décrétées à Bâle ; l »Angleterre et l »Italie restent fidèles à Eugène IV. Enfin, en 1447, Frédéric III, empereur du Saint Empire romain germanique, après des négociations avec Eugène, ordonne au bourgmestre de Bâle de ne plus permettre la présence du concile dans la ville impériale.

Le schisme réconcilié à Lausanne

En juin 1448, le croupion du concile émigra à Lausanne. L »antipape, sur l »insistance de la France, finit par abdiquer (7 avril 1449). Eugène IV meurt le 23 février 1447 et le concile de Lausanne, pour sauver les apparences, apporte son soutien à son successeur, le pape Nicolas V, qui gouverne l »Église depuis deux ans déjà. Des preuves dignes de foi, disaient-ils, leur démontraient que ce pontife acceptait le dogme de la supériorité du concile tel que défini à Constance et à Bâle.

La lutte pour l »union Est-Ouest à Ferrare et à Florence, bien que prometteuse, n »a jamais porté ses fruits. Si des progrès vers l »union en Orient se sont poursuivis au cours des décennies suivantes, tous les espoirs d »une réconciliation prochaine ont été anéantis par la chute de Constantinople en 1453. Après leur conquête, les Ottomans ont encouragé les clercs orthodoxes intransigeants et anti-unionistes afin de diviser les chrétiens européens.

L »héritage historique le plus important du concile est peut-être constitué par les conférences sur la littérature classique grecque données à Florence par de nombreux délégués de Constantinople, dont le célèbre néoplatonicien Gemistus Pletho. Ces conférences ont grandement contribué aux progrès de l »humanisme de la Renaissance.

Sources

  1. Council of Florence
  2. Concile de Bâle-Ferrare-Florence-Rome
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